Jean-Michel Frank

Jean-Michel Frank

“On peut meubler une pièce de façon très luxueuse en la vidant.”

Dans l’interstice entre le luxe ostentatoire de l’art déco et l’engagement politique du mouvement moderne, Jean-Michel Frank invente une troisième voie, une mise en espace de l’élégance par l’absence. Sa trajectoire est comparable à celle de Gabrielle Chanel qui comme lui exprime la simplicité.

Il s’engage auprès d’une communauté au luxe avant-gardiste, artistes, intellectuels, aristocrates émancipés. Jean-Michel Frank a le goût des gens, ses premiers clients seront ses amis ou le deviendront. Dès 1919, il aménage l’appartement de Colette Jeramec et Drieu la Rochelle, puis son appartement du 7 rue de Verneuil qui devient sa carte de visite, la liste de ses clients sera longue et prestigieuse : Aragon, André Breton, Paul Eluard, René Crevel, François Mauriac, Nancy Cunard. Il intervient chez les Noailles place des Etats-Unis, un couple parisien très à la mode. Sa réputation est faite, il devient un décorateur professionnel, associé à Adolphe Chanaux son ébéniste en octobre 1930.

1919

Frank réalise ses premiers aménagements.

1930

Jean-Michel Frank devient décorateur professionnel et s'associe à Adolphe Chanaux.

1935

Inauguration de la boutique Frank & Chanaux, rue du Faubourg Saint-Honoré.

1939

Avec la déclaration de guerre, les ateliers ferment et Jean-Michel Frank quitte la France.

Jean-Michel Frank se nourrit de l’histoire des styles, mais son œuvre abonde en décalages poétiques. Les matières naturelles servent la palette des surfaces de ses meubles, la paille de seigle aux effets changeants, le parchemin nuageux, le galuchat, le gypse, le plâtre, le chêne naturel, sablé et arraché, le sycomore en placage, la toile de sac, le cuir, le rotin. Le meuble compose un contrepoint nécessaire dans l’espace projeté de Frank, sa forme archétypale s’efface au profit d’un effet aux subtiles variations de ton. Les lampes en staff des frères Giacometti, confirment la douceur du décor.

Avec la crise de 1929, la fin d’une époque s’annonce, pourtant les chantiers se succèdent : François Mauriac, Marcel Rochas, Jean-Pierre Guerlain, Lucien Lelong, M.Nelson Rockefeller à New York. En 1935, il inaugure une boutique rue du faubourg Saint-Honoré qui porte son nom, il aime à recevoir ses clients et les artistes dans ce confessionnal : Giacometti, Christian Bérard, Salvador Dali, Paul Rodocanachi et Emilio Terry. En 1939, avec la déclaration de guerre, les ateliers de la rue de Montauban ferment. Menacé en tant que juif et homosexuel, il quitte la France. De Buenos Aires, il se rend à New York en 1941 et se donne la mort en se jetant dans le vide.

Jean-Michel Frank

1895 – 1941

Jean-Michel Frank

Jean-Michel Frank

“On peut meubler une pièce de façon très luxueuse en la vidant.”

Dans l’interstice entre le luxe ostentatoire de l’art déco et l’engagement politique du mouvement moderne, Jean-Michel Frank invente une troisième voie, une mise en espace de l’élégance par l’absence. Sa trajectoire est comparable à celle de Gabrielle Chanel qui comme lui exprime la simplicité.

Il s’engage auprès d’une communauté au luxe avant-gardiste, artistes, intellectuels, aristocrates émancipés. Jean-Michel Frank a le goût des gens, ses premiers clients seront ses amis ou le deviendront. Dès 1919, il aménage l’appartement de Colette Jeramec et Drieu la Rochelle, puis son appartement du 7 rue de Verneuil qui devient sa carte de visite, la liste de ses clients sera longue et prestigieuse : Aragon, André Breton, Paul Eluard, René Crevel, François Mauriac, Nancy Cunard. Il intervient chez les Noailles place des Etats-Unis, un couple parisien très à la mode. Sa réputation est faite, il devient un décorateur professionnel, associé à Adolphe Chanaux son ébéniste en octobre 1930.

1919

Frank réalise ses premiers aménagements.

1930

Jean-Michel Frank devient décorateur professionnel et s'associe à Adolphe Chanaux.

1935

Inauguration de la boutique Frank & Chanaux, rue du Faubourg Saint-Honoré.

1939

Avec la déclaration de guerre, les ateliers ferment et Jean-Michel Frank quitte la France.

Jean-Michel Frank se nourrit de l’histoire des styles, mais son œuvre abonde en décalages poétiques. Les matières naturelles servent la palette des surfaces de ses meubles, la paille de seigle aux effets changeants, le parchemin nuageux, le galuchat, le gypse, le plâtre, le chêne naturel, sablé et arraché, le sycomore en placage, la toile de sac, le cuir, le rotin. Le meuble compose un contrepoint nécessaire dans l’espace projeté de Frank, sa forme archétypale s’efface au profit d’un effet aux subtiles variations de ton. Les lampes en staff des frères Giacometti, confirment la douceur du décor.

Avec la crise de 1929, la fin d’une époque s’annonce, pourtant les chantiers se succèdent : François Mauriac, Marcel Rochas, Jean-Pierre Guerlain, Lucien Lelong, M.Nelson Rockefeller à New York. En 1935, il inaugure une boutique rue du faubourg Saint-Honoré qui porte son nom, il aime à recevoir ses clients et les artistes dans ce confessionnal : Giacometti, Christian Bérard, Salvador Dali, Paul Rodocanachi et Emilio Terry. En 1939, avec la déclaration de guerre, les ateliers de la rue de Montauban ferment. Menacé en tant que juif et homosexuel, il quitte la France. De Buenos Aires, il se rend à New York en 1941 et se donne la mort en se jetant dans le vide.