AD Magazine
novembre 2024
Andrée Putman par Deidi Von Schaewen, dans la première Galerie Ecart.
Paris, c. 1978.
C’est au 6 rue Pavée en 1978, qu’Andrée Putman va faire exister sa passion pour l’art décoratif, elle transforme un entrepôt en show-room pour y installer sa société baptisée Ecart International dont la raison sociale est assumée comme une « archéologie de la modernité ».
L’histoire commence avec la réédition d’objets d’ensembliers oubliés du début du XXe siècle. Son choix se porte sur des créateurs à l’élégance discrète qu’elle impose, à contre-courant du goût des années 80 porté par la vague colorée du groupe Memphis, ou du noir sculptural de Starck.
Le loft parisien d'Andrée Putman, décoré des tapis Black magic & Blackboard d'Eileen Gray.
Paris, c.1980s.
Mariano Fortuny, Eileen Gray, Jean-Michel Frank, Robert Mallet-Stevens, Michel Dufet, Pierre Chareau, Jacques-Henri Lartigue sont les grandes figures oubliées des arts décoratifs qu’elle choisit de célébrer. Exhumés dans les archives, dans les revues de l’époque ou chez les antiquaires, avec son don de l’observation, son intuition du beau, elle sélectionne des meubles, lampes, tapis ou objets pour les réinscrire et servir la société des années 80 au moyen de la réédition.
Elle dissèque, ausculte chaque pièce sélectionnée pour en comprendre les mécanismes et la fonction et lui redonner vie. Elle est une des premières à poser la problématique de la réédition, Colette Bel vient rejoindre l’équipe et pilote la partie édition ou réédition de l’entreprise Ecart international.
Le succès est au rendez-vous de ces renaissances, elle décide alors d’ouvrir son catalogue à de jeunes créateurs contemporains comme Sacha Ketoff, Olivier Gagnère, Naggar et Lachevsky, Sylvain Dubuisson, Martin Szekely.
L’entreprise est augmentée d’une agence d’architecture intérieure, Ecart. Andrée Putman, constitue une petite équipe avec Jean-François Bodin, pour répondre aux contrats d’aménagements intérieurs qui affluent en provenance du monde de la mode. Bruno Moinard arrive au moment du chantier de la boutique Thierry Mugler, place des Victoires. Il découvre l’atmosphère étonnante de l’agence « où rodent les fantômes de Gaudi, Fortuny et Eileen Gray ».
Le choix du nom Ecart anagramme de Trace, invite à un voyage esthétique fait d’élégance, de qualité et de sobriété.
L’histoire se poursuit aujourd’hui encore.
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