Mariano Fortuny

Mariano Fortuny

"Le travail est quelque chose d’actif. Le travail inactif n’existe pas. Une partie du travail visible peut dépendre de deux parties intellectuelles, tout comme deux parties du travail visible peuvent dépendre d’une partie du travail intellectuel. Le travail visible peut être immédiatement reconnu par la proportion du travail intellectuel dont elle dépend. Aucun artifice au monde ne peut empêcher la révélation de la source d’une œuvre. Chaque œuvre est un fils qui reconnaît toujours son père."

Mariano Fortuny y Madrazo naît à Grenade en 1871, dans une famille d’artistes. Son père, peintre de renommée internationale, est un homme très cultivé, passionné par l’histoire, qui constitue une remarquable collection d’objets et de textiles. Lors d’un voyage à Rome en 1874, il meurt du paludisme à l’âge de 36 ans. La famille s’installe alors à Paris. Mariano s’initie à la peinture, apprenant dans les musées à copier les maîtres et s’imprégnant des trésors que son père a collectionnés. Pour des raisons de santé, sa mère décide de quitter Paris pour Venise en 1889. Pour Mariano, qui a alors 18 ans, cette Venise hors du temps renforce sa conviction que l’étude du passé peut lui enseigner davantage que le présent tumultueux des groupes et doctrines artistiques.

Sa mère, Doña Cecilia, reçoit dans son palais Martinengo des amis prestigieux : Isaac Albéniz, Martín Rico, José Benlliure, Walter Sickert, Henri de Régnier, Paul Morand... En 1893, avec sa mère et sa sœur, il découvre l’univers de Wagner à Bayreuth, une véritable révélation. La pensée du compositeur l'influence profondément, et il adhère à l’idée d’un art total, le Gesamtkunstwerk.

Fortuny incarne une fusion entre le technicien, l’artiste et l’artisan. Par la peinture, il apprend à utiliser la couleur et à rechercher l’harmonie. Son œuvre de graveur est expressive, et il aime superposer les couches, comme il le fera plus tard avec ses tissus, en jouant avec la lumière et la transparence. Admirateur de la technique photographique, il l’utilise pour ses études picturales.

1889

Mariano Fortuny s'installe à Venise.

1901

@Fortuny fait breveter son système d'éclairage scénique à lumière indirecte.

1920s

Mariano Fortuny est reconnu comme décorateur et transforme les demeures des plus grands.

Ses ambitions et projets sont vastes. En 1900, il s’installe avec sa femme Henriette dans le Palais Pesaro-Orfei. Dans sa solitude volontaire, au sein de l’indépendance de son atelier vénitien, Fortuny, insatiable créateur, touche à tous les domaines : peintre, graveur, sculpteur, photographe, technicien de la lumière, inventeur déposant de nombreux brevets, metteur en scène, dessinateur de meubles, architecte et créateur de tissus et de vêtements. Il fabrique ses propres lampes et réalise des meubles fonctionnels pour son atelier et son domicile. Son épouse gère les ateliers. Fortuny commence à imprimer sur des étoffes en 1907 et installe une fabrique sur la Giudecca en 1915. Il ouvre une boutique de mode boulevard Haussmann à Paris en 1919. Les produits qu’il commercialise, tels que les tissus et les vêtements, conservent une grande constance dans leurs formes ; il perfectionne le même plissé de soie pendant 40 ans, trouvant dans cette recherche un épanouissement sans jamais se lasser.

Au lendemain de la Première Guerre mondiale, il est reconnu comme décorateur. Passionné par les étoffes, Fortuny transforme les demeures des plus grands : il aménage la résidence de Consuelo Vanderbilt, modifie le salon de Marie-Laure de Noailles et celui de Dina Galli, ainsi que la salle de jeux du nouvel hôtel Excelsior au Lido.

Il s’intéresse également à la société du progrès, étudie le fonctionnement des choses et s’investit dans diverses inventions. Le 21 avril 1901, il dépose à Paris un brevet pour un système d’éclairage scénique à lumière indirecte, suivi d’un projet de coupole mobile, réalisée en 1906 avec la société AEG, et installée dans plusieurs théâtres. Il conçoit des scénographies, des décors et continue à installer des coupoles dans les années 1930. Mariano Fortuny s’éteint à Venise en 1949.

Mariano Fortuny

1871 – 1949

Mariano Fortuny

Mariano Fortuny

"Le travail est quelque chose d’actif. Le travail inactif n’existe pas. Une partie du travail visible peut dépendre de deux parties intellectuelles, tout comme deux parties du travail visible peuvent dépendre d’une partie du travail intellectuel. Le travail visible peut être immédiatement reconnu par la proportion du travail intellectuel dont elle dépend. Aucun artifice au monde ne peut empêcher la révélation de la source d’une œuvre. Chaque œuvre est un fils qui reconnaît toujours son père."

Mariano Fortuny y Madrazo naît à Grenade en 1871, dans une famille d’artistes. Son père, peintre de renommée internationale, est un homme très cultivé, passionné par l’histoire, qui constitue une remarquable collection d’objets et de textiles. Lors d’un voyage à Rome en 1874, il meurt du paludisme à l’âge de 36 ans. La famille s’installe alors à Paris. Mariano s’initie à la peinture, apprenant dans les musées à copier les maîtres et s’imprégnant des trésors que son père a collectionnés. Pour des raisons de santé, sa mère décide de quitter Paris pour Venise en 1889. Pour Mariano, qui a alors 18 ans, cette Venise hors du temps renforce sa conviction que l’étude du passé peut lui enseigner davantage que le présent tumultueux des groupes et doctrines artistiques.

Sa mère, Doña Cecilia, reçoit dans son palais Martinengo des amis prestigieux : Isaac Albéniz, Martín Rico, José Benlliure, Walter Sickert, Henri de Régnier, Paul Morand... En 1893, avec sa mère et sa sœur, il découvre l’univers de Wagner à Bayreuth, une véritable révélation. La pensée du compositeur l'influence profondément, et il adhère à l’idée d’un art total, le Gesamtkunstwerk.

Fortuny incarne une fusion entre le technicien, l’artiste et l’artisan. Par la peinture, il apprend à utiliser la couleur et à rechercher l’harmonie. Son œuvre de graveur est expressive, et il aime superposer les couches, comme il le fera plus tard avec ses tissus, en jouant avec la lumière et la transparence. Admirateur de la technique photographique, il l’utilise pour ses études picturales.

1889

Mariano Fortuny s'installe à Venise.

1901

@Fortuny fait breveter son système d'éclairage scénique à lumière indirecte.

1920s

Mariano Fortuny est reconnu comme décorateur et transforme les demeures des plus grands.

Ses ambitions et projets sont vastes. En 1900, il s’installe avec sa femme Henriette dans le Palais Pesaro-Orfei. Dans sa solitude volontaire, au sein de l’indépendance de son atelier vénitien, Fortuny, insatiable créateur, touche à tous les domaines : peintre, graveur, sculpteur, photographe, technicien de la lumière, inventeur déposant de nombreux brevets, metteur en scène, dessinateur de meubles, architecte et créateur de tissus et de vêtements. Il fabrique ses propres lampes et réalise des meubles fonctionnels pour son atelier et son domicile. Son épouse gère les ateliers. Fortuny commence à imprimer sur des étoffes en 1907 et installe une fabrique sur la Giudecca en 1915. Il ouvre une boutique de mode boulevard Haussmann à Paris en 1919. Les produits qu’il commercialise, tels que les tissus et les vêtements, conservent une grande constance dans leurs formes ; il perfectionne le même plissé de soie pendant 40 ans, trouvant dans cette recherche un épanouissement sans jamais se lasser.

Au lendemain de la Première Guerre mondiale, il est reconnu comme décorateur. Passionné par les étoffes, Fortuny transforme les demeures des plus grands : il aménage la résidence de Consuelo Vanderbilt, modifie le salon de Marie-Laure de Noailles et celui de Dina Galli, ainsi que la salle de jeux du nouvel hôtel Excelsior au Lido.

Il s’intéresse également à la société du progrès, étudie le fonctionnement des choses et s’investit dans diverses inventions. Le 21 avril 1901, il dépose à Paris un brevet pour un système d’éclairage scénique à lumière indirecte, suivi d’un projet de coupole mobile, réalisée en 1906 avec la société AEG, et installée dans plusieurs théâtres. Il conçoit des scénographies, des décors et continue à installer des coupoles dans les années 1930. Mariano Fortuny s’éteint à Venise en 1949.