Michel Dufet

Michel Dufet

"L’art décoratif s’il vaut quelque chose, n’a de prix que dans la mesure où il reflète fidèlement son époque, ses tendances, ses préoccupations."

Né en 1888, Michel Dufet grandit dans une famille d’ingénieurs et d’industriels. Bien que sa passion l’oriente vers la peinture, il intègre en 1907 l'École des Beaux Arts de Paris pour y étudier l'architecture, un compromis acceptable pour ses parents. Sa rencontre avec l’antiquaire Edmond Vasset les conduit à s’associer pour fonder « Meubles Artistiques Modernes » (MAM), une entreprise qui produit et expose ses créations dans un magasin situé près de l’Opéra. Le style moderne de Michel Dufet y côtoie les styles plus classiques, et il conçoit des objets utilitaires reflétant le mode de vie de son époque.

Mobilisé pour la guerre en août 1914 et affecté au fort de Billancourt, Dufet continue son activité créative en dessinant des meubles pendant ses permissions. Il conçoit également quelques appartements durant cette période. Jusqu’en 1922, il propose des meubles, accessoires, éclairages, coussins, tapis, papiers peints et divers bibelots pour attirer une clientèle féminine. Il introduit des couleurs audacieuses inspirées des principes du cubisme dans l’esthétique domestique.

Après la vente de MAM au décorateur P.A. Dumas, Dufet quitte l’entreprise et part pour le Brésil en 1923 pour diriger une société de décoration. De retour à Paris en 1924, il prend la direction de la revue Théâtre et Comoedia illustré. En 1925, le grand magasin parisien Au Bucheron ouvre un département moderne, obtenant quelques commandes officielles et un diplôme d’honneur lors de l’Exposition de Paris en 1925. C’est ici qu’on y retrouve la chaise aujourd’hui éditée par ECART. Celle-ci provient en effet d’un cabinet de travail conçu par Dufet pour Le Bûcheron, destiné au président-directeur général de La Tribune des Nations. Cet espace de travail est conçu pour organiser efficacement documents, collections de journaux, cartes, fichiers et livres, dans une ambiance propice au travail. L’ensemble, réalisé en chêne clair verni, intègre des meubles motorisés et contrôlés par simple pression de boutons. Pour stimuler l’imagination, Dufet peint le plafond avec des formes souples et indistinctes s’élevant vers les nuages.

1910s

En collaboration Edmond Vasset, Dufet fonde "Meubles Artistiques Modernes" (MAM).

1927

Dufet devient directeur artistique de la galerie d’art "Le Sylve".

1933

Dufet fonde la revue "Le Décor d’Aujourd’hui".

En 1927, Dufet devient directeur artistique de la galerie d’art Le Sylve, où sont exposés simultanément des œuvres d’art, objets artistiques et ensembles mobiliers. Il conçoit des ensembles fonctionnels, des meubles standards destinés à la production en série, qui sont salués dans les salons entre 1928 et 1938. Animé par le désir de rapprocher les arts utilitaires des beaux-arts, il réalise également des ensembles de luxe pour les paquebots Ile de France, Foch et Normandie.

Dufet fait sensation en 1929 lors du Salon d’Automne en présentant un bureau en zinc poli, commandé par la Compagnie Asturienne des Mines. Il imagine des décors avec des meubles « à système », participant à la « télé mécanisation de l’équipement humain » dans une logique industrielle. Pour le président de La Tribune des Nations, il conçoit des meubles motorisés, équipés de télécommandes, ainsi que la fameuse chaise à sandow.

En 1933, Dufet fonde Le Décor d’Aujourd’hui, une revue qui, jusqu'en 1957, propose des solutions pratiques en accordant une place importante aux industriels et aux jeunes créateurs. Nommé architecte d'État en 1939, il prépare l'Exposition de New York. Après la guerre, il ne crée plus de meubles, sauf un modèle très fonctionnel présenté lors de l’Exposition de 1947, conçu pour des logements exigus, mais qui ne sera pas édité.

En 1947, il épouse Rhodia, la fille du sculpteur Antoine Bourdelle, et consacre une grande partie de son temps à la conservation de l’œuvre de l’artiste. Avec elle, il assure la gestion du musée Bourdelle, qu'il contribue également à rénover et à agrandir.

Michel Dufet ne perd jamais sa passion pour la peinture, et s'éteint en 1985.

Michel Dufet

1888 – 1985

Michel Dufet

Michel Dufet

"L’art décoratif s’il vaut quelque chose, n’a de prix que dans la mesure où il reflète fidèlement son époque, ses tendances, ses préoccupations."

Né en 1888, Michel Dufet grandit dans une famille d’ingénieurs et d’industriels. Bien que sa passion l’oriente vers la peinture, il intègre en 1907 l'École des Beaux Arts de Paris pour y étudier l'architecture, un compromis acceptable pour ses parents. Sa rencontre avec l’antiquaire Edmond Vasset les conduit à s’associer pour fonder « Meubles Artistiques Modernes » (MAM), une entreprise qui produit et expose ses créations dans un magasin situé près de l’Opéra. Le style moderne de Michel Dufet y côtoie les styles plus classiques, et il conçoit des objets utilitaires reflétant le mode de vie de son époque.

Mobilisé pour la guerre en août 1914 et affecté au fort de Billancourt, Dufet continue son activité créative en dessinant des meubles pendant ses permissions. Il conçoit également quelques appartements durant cette période. Jusqu’en 1922, il propose des meubles, accessoires, éclairages, coussins, tapis, papiers peints et divers bibelots pour attirer une clientèle féminine. Il introduit des couleurs audacieuses inspirées des principes du cubisme dans l’esthétique domestique.

Après la vente de MAM au décorateur P.A. Dumas, Dufet quitte l’entreprise et part pour le Brésil en 1923 pour diriger une société de décoration. De retour à Paris en 1924, il prend la direction de la revue Théâtre et Comoedia illustré. En 1925, le grand magasin parisien Au Bucheron ouvre un département moderne, obtenant quelques commandes officielles et un diplôme d’honneur lors de l’Exposition de Paris en 1925. C’est ici qu’on y retrouve la chaise aujourd’hui éditée par ECART. Celle-ci provient en effet d’un cabinet de travail conçu par Dufet pour Le Bûcheron, destiné au président-directeur général de La Tribune des Nations. Cet espace de travail est conçu pour organiser efficacement documents, collections de journaux, cartes, fichiers et livres, dans une ambiance propice au travail. L’ensemble, réalisé en chêne clair verni, intègre des meubles motorisés et contrôlés par simple pression de boutons. Pour stimuler l’imagination, Dufet peint le plafond avec des formes souples et indistinctes s’élevant vers les nuages.

1910s

En collaboration Edmond Vasset, Dufet fonde "Meubles Artistiques Modernes" (MAM).

1927

Dufet devient directeur artistique de la galerie d’art "Le Sylve".

1933

Dufet fonde la revue "Le Décor d’Aujourd’hui".

En 1927, Dufet devient directeur artistique de la galerie d’art Le Sylve, où sont exposés simultanément des œuvres d’art, objets artistiques et ensembles mobiliers. Il conçoit des ensembles fonctionnels, des meubles standards destinés à la production en série, qui sont salués dans les salons entre 1928 et 1938. Animé par le désir de rapprocher les arts utilitaires des beaux-arts, il réalise également des ensembles de luxe pour les paquebots Ile de France, Foch et Normandie.

Dufet fait sensation en 1929 lors du Salon d’Automne en présentant un bureau en zinc poli, commandé par la Compagnie Asturienne des Mines. Il imagine des décors avec des meubles « à système », participant à la « télé mécanisation de l’équipement humain » dans une logique industrielle. Pour le président de La Tribune des Nations, il conçoit des meubles motorisés, équipés de télécommandes, ainsi que la fameuse chaise à sandow.

En 1933, Dufet fonde Le Décor d’Aujourd’hui, une revue qui, jusqu'en 1957, propose des solutions pratiques en accordant une place importante aux industriels et aux jeunes créateurs. Nommé architecte d'État en 1939, il prépare l'Exposition de New York. Après la guerre, il ne crée plus de meubles, sauf un modèle très fonctionnel présenté lors de l’Exposition de 1947, conçu pour des logements exigus, mais qui ne sera pas édité.

En 1947, il épouse Rhodia, la fille du sculpteur Antoine Bourdelle, et consacre une grande partie de son temps à la conservation de l’œuvre de l’artiste. Avec elle, il assure la gestion du musée Bourdelle, qu'il contribue également à rénover et à agrandir.

Michel Dufet ne perd jamais sa passion pour la peinture, et s'éteint en 1985.